segunda-feira, 3 de maio de 2010

Direitos sociais na França e na Alemanha

Pelo Prof João Teodósio da Univ. Federal de Saõ Carlos




http://liberdadepolitica.wordpress.com/2010/05/03/alemanha-e-franca-o-papel-do-judiciario-na-protecao-aos-direitos-sociais/
Alemanha e França – o papel do Judiciário na proteção aos direitos sociais

O site do jornal *Le Monde* publica hoje texto
sobre
tema importantíssimo: o papel do Judiciário como garantidor de direitos
sociais constitucionais.

No artigo que será publicado amanhã na versão impressa do *Monde*, o
professor Francis Kessler , da
Universidade Paris 1 Panthéon-Sorbonne, trata de duas questões da ordem do
dia:

1. Recente decisão (10 de fevereiro) da Corte Constitucional Federal Alemã (
BVerfGE)
que declarou inconstitucional o plano “Hartz IV”, o qual estabelecia um novo
sistema de pagamento de auxílio a crianças com pais desempregados. Segundo o
tribunal, a forma de cálculo estabelecida pela lei violaria o “*direito
fundamental à garantia de uma subsistência mínima*” em acordo com a “*dignidade
humana*“. Ao estipular os pagamentos devidos às crianças a partir de
percentuais dos benefícios devidos a adultos, a lei não estaria assegurando
de modo transparente que o valor recebido por aquelas seria o suficiente
para atender às suas necessidades humanas básicas. Determinou-se, assim, que
o legislador refaça o plano, adotando método estatístico consistente com as
exigências dos direitos fundamentais, até o dia 31 de dezembro deste ano. A
decisão está disponível em inglês no site do
BVerfGe,
e aqui pode-se ler
matéria jornalística (também em inglês) que a sintetiza.
Nestaoutra
matéria, políticos alemães reagem à decisão da corte.

2. A “*constitucionalização do debate judicial*” na França, promovida pela
recente reforma no sistema de controle de constitucionalidade, que abre
possibilidade para que o judiciário por lá passe a ter papel ativo na
proteção aos direitos sociais, tal como na Alemanha.

O presidente Nicolas Sarkozy tem procurado investir contra o sistema de
bem-estar social construído na França ao longo de décadas. O tempo dirá se o
novo desenho do Judiciário francês será um elemento importante na
resistência a essas investidas presidenciais. Para além de fazer o elogio ou
a crítica do empoderamento dos juízes (o que é também fundamental), é papel
da sociedade mobilizar-se para que o seu poder – tal como qualquer outro –
sirva à maximização da fruição de direitos fundamentais, e não à sua
precarização.


Quand les constitutions font office de bouclier social pour les plus
démunis, par Francis Kessler
LE MONDE ECONOMIE | 03.05.10 | 16h13

Les décisions des cours constitutionnelles étrangères portant sur des
questions de droit social attirent généralement peu l'attention des juristes
français.

L'arrêt de la Cour constitutionnelle fédérale allemande du 9 février 2010,
qui porte sur la fusion - organisée en 2003 par le gouvernement Schröder -
des prestations de chômage sous condition de ressources financée par l'impôt
et du revenu minimum, mérite intérêt.

Baptisée "Hartz IV", l'allocation "d'activation des chômeurs de longue
durée" avait radicalement simplifié les minima sociaux et visait à
promouvoir un retour rapide des demandeurs d'emploi sur le marché du
travail.

Les juges de Karlsruhe, saisis par plusieurs familles de bénéficiaires, ont
notamment jugé *"que le droit constitutionnel à un minimum de vie
humainement digne lu à la lumière du principe constitutionnel d'Etat social
garantit à celui qui est dans le besoin les conditions matérielles qui sont
indispensables à sa survie physique et un minimum de participation à la vie
politique et culturelle"*.

Ces droits et principes supposent que les taux servant au calcul des
prestations d'aide sociale soient *"établis sur la base de critères
suffisamment transparents, fondés et vérifiables sur la base de données
sûres et selon des méthodes de calcul pertinentes"*.

La Cour a donné jusqu'au 31 décembre au législateur allemand pour corriger
les défauts dûment répertoriés du dispositif "Hartz IV".

Une telle immixtion des juges constitutionnels français dans la rédaction
d'une disposition d'aide sociale semble à première vue impossible. Cela
tient aux conditions de saisine, avant même la promulgation de la loi. Mais,
surtout, à la timidité des motivations des décisions des membres du Conseil
constitutionnel français qui ne censure qu'exceptionnellement les lois
d'aide sociale au nom des droits de l'homme.

Depuis le 1er mars 2010 toutefois, par application de la loi de 2008 de
modernisation des institutions de la Ve République, tous les justiciables
peuvent contester, au cours d'une instance juridictionnelle, la conformité
des lois en vigueur aux droits et libertés constitutionnels. Ce mécanisme de
renvoi devant le Conseil constitutionnel va obliger celui-ci à prendre en
considération les données de l'espèce qui lui est soumise, les moyens et les
prétentions avancées par chacune des parties et les conséquences concrètes
de la décision qu'il lui faut rendre.

De nouveaux principes, de nouvelles lectures de la Constitution vont
découler de cette réforme. Il se trouvera ainsi certainement un plaideur
pour rappeler que la France est, aux termes de l'article premier de la
Constitution de 1958, *"une République indivisible, laïque,
démocratique"*mais également une
*"République sociale"*.

Un principe général d'interprétation du droit social pourrait de la sorte
être dégagé. De plus, le code de l'action sociale et des familles fait
apparaître des références à la dignité de l'être humain en termes
programmatiques. Ainsi, il stipule que *"la lutte contre la pauvreté et les
exclusions est un impératif national fondé sur le respect de l'égale dignité
de tous les êtres humains (...)"*.

Une *"saisine prioritaire"*, nom donné au nouveau mécanisme de contrôle de
constitutionnalité, pourrait aussi s'appuyer sur l'article 34 de la Charte
des droits sociaux fondamentaux de l'Union européenne, qui dispose qu'afin *"de
lutter contre l'exclusion sociale et la pauvreté, l'Union reconnaît et
respecte le droit à une aide sociale et à une aide au logement destinées à
assurer une existence digne à tous ceux qui ne disposent pas de ressources
suffisantes"*.

La "constitutionnalisation" du débat judiciaire français est en marche. Un
regard outre-Rhin et plus généralement sur les jurisprudences étrangères des
cours constitutionnelles permettra de l'alimenter utilement. Les citoyens et
résidents les plus pauvres ne s'en plaindront pas.
*Francis Kessler est maître de conférences à l'université Paris-I.*
Article paru dans l'édition du 04.05.10

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